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«Je sais une rivière séduisante aux rives captivantes, elle charme l'esprit et les sens »
Bernard Pierre raconte qu'après avoir accompli ses douze travaux, Hercule vint demander conseil à son oncle Neptune.
«En son humide séjour, Neptune, grande physionomie, caressa sa barbe, dans l'attitude typique d'une profonde réflexion, et répondit : "Je puis souscrire à ton désir. Je sais une rivière séduisante aux rives captivantes, elle charme l'esprit et les sens, elle délasse le corps. On l'appelle Liger, du nom de la déesse qui s'y rencontre, la déesse Ligeria [ ] En un instant magique, par enchantement, Hercule se retrouva sur ces bords tant vanté et dans les bras d'une irrésistible divinité »
Des voies navigables rejoignent la Loire et la Seine, par le canal de du Nivernais qui rejoint puis suit l'Yonne et le canal de Briare avec le Loing. Enfin le canal latéral à la Loire entre Biare et Digoin rejoint le canal du Centre et mène à la Saône. Ainsi les bassins de la Loire, de la Seine et du Rhône communiquent.
«C 'est cet intinéraire qu'emprunte [ ] en avril 1798, un convoi pour le moins insolite et des plus rares : il transporte tout simplement des uvres d'art prises en Italie par Bonaparte - butin fabuleux ! On dénombre des dizaines et des dizaines de tableaux de maîtres tels que le Tintoret, Titien, Mantegna, Raphaël, le Perigin ou Véronèse. Plusieurs d'entre eux mesurent quatre mètres. Le plus grand- 9,90 mètres sur 6,60 mètres - est aussi des plus célèbres : il s'agit des Noces de Cana de Véronèse, peint en 1563 pour le couvent de San Giorgio Maggiore à Venise. Mais le convoi parti d'Arles [ ] le 30mars, rencontre des difficultés. Il n'y a pas suffisamment d'eau dans le canal du Centre. [ ] la Loire également manque d'eau ! Il faut donc patienter encore. Les rats en profitent pour s'attaquer aux emballages mais vont heureusement se casser les dents sur le bois dur des caisses.»[20]
Le roman de la Loire, Bernard Pierre, Plon, 1997.