Ô
vous ombres, je ne connais que vos mots.
J'essaye en vain de vous imaginer.
Mon imagination défaille
et m'attriste.
À les
lire mon plaisir entrevoit
Des yeux étincelants et humides
De profondeurs insondables de sollicitude.
Dans le monde
arachnéen et virtuel,
J'ai beau faire et essayer, je m'inquiète
:
Vous êtes, au royaume des
ombres, invisibles.
Pour répondre
à vos mots, de si loin parvenus,
Je m'applique et trime et n'en trouve
pas d'assez beaux.
Insatisfait, je les confie au messager
électronique.
J'espère
instamment qu'ils feront naître sur vos lèvres
Les reflets joyeux de vos âmes
séduites
Et me désespère car
jamais ne les verrai.
Nul visage auquel
se raccrocher !
Ombres, vous n'êtes pas même
des silhouettes,
Ni un parfum dont l'effluve hante
la mémoire.
Mon attente
alors se peuple de cauchemars
Car si vous n'êtes que des
ombres,
Je redoute bien davantage votre
silence.