2000-06-29
 
 
 
 
   

 

Électronique Dilection


Ô vous ombres, je ne connais que vos mots.
J'essaye en vain de vous imaginer.
Mon imagination défaille et m'attriste.

À les lire mon plaisir entrevoit
Des yeux étincelants et humides
De profondeurs insondables de sollicitude.

Dans le monde arachnéen et virtuel,
J'ai beau faire et essayer, je m'inquiète :
Vous êtes, au royaume des ombres, invisibles.

Pour répondre à vos mots, de si loin parvenus,
Je m'applique et trime et n'en trouve pas d'assez beaux.
Insatisfait, je les confie au messager électronique.

J'espère instamment qu'ils feront naître sur vos lèvres
Les reflets joyeux de vos âmes séduites
Et me désespère car jamais ne les verrai.

Nul visage auquel se raccrocher !
Ombres, vous n'êtes pas même des silhouettes,
Ni un parfum dont l'effluve hante la mémoire.

Mon attente alors se peuple de cauchemars
Car si vous n'êtes que des ombres,
Je redoute bien davantage votre silence.

© Le Grimaud - 1999.
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