Pour qu'une
femme soit aimée
Pour qu'une femme soit
aimée, faudrait-il qu'elle ressemble
à Flora la Belle-Romaine tant
courtisée
ou à Thaïs qui ne lui cède en
rien ?
Faudrait-il que de la cuisse de Jupiter elle soit
née ?
Faudrait-il qu'elle soit odalisque en quelque harem
?
Faudrait-il qu'à l'instar
d'Hélène, on se la dispute comme
à Troie ?
Pour
la seule beauté d'Héloïse, je ne
veux pas partager le sort d'Abélard !
Je
me contenterais d'une femme dont on n'a pas
vanté la beauté.
Ariane me plairait bien.
Oui,
je dois l'avouer, j'ai un faible pour
Agnès
Sorel. Si elle fut
admirée pour sa
beauté ; son intelligence, sa culture
étaient grandes et son influence sur le roi
fut des plus fertiles.
Pour
qu'une femme soit aimée,
elle pourrait comprendre le latin et le grec, le
persan pour me conter ses légendes.
L'hébreu pourrait être un plus. Mais
allez savoir pourquoi, je préfère le
Yiddish.
Pourquoi ne connaîtrait-elle pas les
richesses de la musique, la finesse des
mathématiques, et que sais-je encore, que
même j'ignore ?
Je ne lui reprocherais d'aimer Escher, Goedels
et Bach.
Tout
cela est-il indispensable ?
Un regard, un sourire qui illumine l'âme ne
me suffirait-il pas ?
Pour parler d'elle, parler français me
conviendrait.
Ainsi, je pourrais lui répondre sans
détour.
Je choisirais mes mots comme le font les
poètes.
|