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Le Peintre devant sa toile

par Le Grimaud



 
 
«Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu'il voit
Ce qu'il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles

...

Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé»


 
La création est toujours une énigme. Qui pousse le poète à écrire ? Quelle motivation fait qu'un jour des hommes, des femmes prennent le pinceau ?
 
 

Louis Aragon nous dit que l'histoire du peintre "voile" ce qu'il "voit". Les peintres expriment leurs sentiments, les spectateurs ont les leurs. De temps en temps, mystérieusement, une sorte de communion s'établit. Les "ténèbres" du peintre sont des "étoiles" qui peuvent éclairer la quête du spectateur.
 
 

Aucune formule ne donne la recette pour réussir ces rencontres. Dans le regard du peintre, le spectateur découvre quelques fois ce qu'il cherche : lui-même. Mais, en cet instant privilégié d'échange des émotions, le peintre n'en sait rien. Quand bien même, vous courriez le lui dire, il ne serait pas totalement sûr d'être bien compris. Alors, il est condamné à recommencer à peindre et jusqu'à la fin rechercher l'image qui le libérera.
 

© 1999 - Le Grimaud

Note

Titre du Poème d'Aragon : Tous ceux qui parlent des merveilles, in Celui qui dit des choses sans rien dire.
Écouter aussi le disque de Jean Ferrat, Ferrat 95 -16 nouveaux poèmes d'Aragon,
Disque compact TEMEY, TEM 74 454-2,CB 841.
 


 

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