Aranei-Orbis |
par Le Grimaud |
AAirJe [l'air] porte les parolesD'une bouche à une oreille. Je m'écarte pour le baiser. Guillevic, Motifs, Gallimard-NRF,1987.
AlmanachL'enfant lit l'almanach près de son panier d'ufs.Et, en dehors des Saints et du temps qu'il fera, elle peut contempler les beaux signes des cieux : Chèvre, Taureau, Bélier, Poisson, et coetera. Ainsi, peut-elle croire, petite paysanne, C'est le marché du Ciel sans doute qu'elle lit. Francis JAMMES, L'Enfant lit l'almanach.
ÂmeCette âme qui se lamente Paul Verlaine Ariettes oubliées, I in Romances sans paroles ... l'âme cette force intérieure qui vous est donnée à la naissance, cette architecture secrète qui ne vous est que peu à peu révélée, plus essentielle que le fragile squelette Anne Delbée, Roman Racine, Le Livre de
poche, 1999.
AmitiéBeaucoup de mes amis sont venus des nuages in L'Amitié, paroles de Jean Max Rivière, AmourLe soir qu'Amour vous fit en la salle descendrePour danser d'artifice un beau ballet d'Amour, Vos yeux, bien qu'il fût nuit, ramenèrent le jour, Tant ils surent d'éclairs par la place répandre. RONSARD, Sonnets pour Hélène, 1574
Le poème complet.
L'amour et la folieTout est mystère dans l'Amour,Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance. Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour Que d'épuiser cette science. Je ne prétends donc point tout expliquer ici. Mon but est seulement de dire, à ma manière Comment l'aveugle que voici (C'est un Dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière ; Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est un bien ; J'en fais juge un amant, et ne décide rien. La Folie et l'Amour jouaient un jour ensemble. Celui-ci n'était pas encor privé des yeux. Une dispute vint : l'Amour veut qu'on assemble Là-dessus le Conseil des Dieux. L'autre n'eut pas la patience ; Elle lui donne un coup si furieux, Qu'il en perd la clarté des cieux. Vénus en demande vengeance. Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris : Les Dieux en furent étourdis, Et Jupiter, et Némésis , Et les Juges d'Enfer, enfin toute la bande. Elle représenta l'énormité du cas. Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas : Nulle peine n'était pour ce crime assez grande. Le dommage devait être aussi réparé. Quand on eut bien considéré L'intérêt du Public, celui de la Partie, Le résultat enfin de la suprême Cour Fut de condamner la Folie A servir de guide à l'Amour. La Fontaine in Fables, Livre XII, Fable XIV. Pour lui plus de langueurs, plus de maux, plus d'ennuis
; Gabriel Legouvé, Le Mérite des femmes. ÂneJ'aime l'âne si doux Marchand le long des houx Il va près des fossés D'un petit pas cassé Il porte tout : les pauvres Et les sacs remplis d'orge. Francis Jammes - extrait de Pauvr'âne
in De l'angélus de l'aube à l'Angélus du soir
ArbreComme un géant brasier de feuilles et de flammes,Il se dressait, superbement, sous le ciel bleu, Il semblait habité par un million d'âmes Qui doucement chantaient en son branchage creux. Émile Verhaeren, L'Arbre in La multiple
Splendeur. 1906.
Arc-en-cielL'arc-en ciel qui dure un quart d'heure Goerges Brassens L'arc-en-ciel d'un quart d'heure
ArlequinArlequin, nègre par son masque,Serpent par ses mille couleurs, Rosse d'une note fantasque Cassandre, son souffre-douleurs. Théophile Gautier Carnaval
in Émaux et Camées
ÂtreLa vieille dame, au coin de l'âtre, Gaston Berry
Danses les flammes
in Et si ma joie devenait vôtre AutomneL'automne fait des bruits froissés |
BBaiserA poor Young ShepperdJ'ai peur d'un baiserComme d'une abeille. Je souffre et je veille Sans me reposer : J'ai peur d'un baiser ! Pourtant j'aime Kate C'est Saint-Valentin ! Elle m'est promise J'ai peur d'un baiser Paul Verlaine, A Poor Young Shepherd in Aquarelles.
BicheUne biche attentive, au lieu de se cacher Vigny Le Cor. BouteilleBouteille à la merSeule dans l'Océan, seule toujours ! --PerdueComme un point invisible en un mouvant désert, L'aventurière passe errant dans l'étendue, Et voit tel cap secret qui n'est pas découvert. Tremblante voyageuse à flotter condamnée Elle sent sur son col que depuis une année L'algue et les goémons lui font un manteau vert. Alfred de Vigny(1797-1863), La Bouteille à la
mer
BrouillardBrouillards, montez ! Versez vos cendres monotones,Avec de longs haillons de brumes dans les cieux Que noiera le marais livide des automnes, Et bâtissez un grand plafond silencieux ! Stéphane Mallarmé, L'Azur in Poésies
Complètes, 1887.
BruineIl bruine ;Dans la forêt mouillée, les toiles d'araignées Ploient sous les gouttes d'eau, et c'est leur ruine. Jules Laforgue, L'Hiver qui vient in Poésies
complètes.
BruyèreEt sur la mer, qui reflèteL'aube au sourire d'émail, La bruyère violette Met au vieux mont un camail ; Afin qu'il puisse, à l'abîme Victor Hugo, À Granville, en 1836 (XIV), Livre
premier Aurore in Les Contemplations.
CChampagneLe Champagne, si on a le temps de l'écouter, fait le même bruit dans sa mousse et dans son verre, que la mer sur le sable Max JACOB (1876-1944) in Le Cabinet Noir Chat-HuantLes chats-huants s'éveillent, et sans bruitRament l'air noir avec leurs ailes lourdes, Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes, Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit. Paul Verlaine, VI - L'Heure du berger, in Poèmes
saturniens - Paysages tristes
CheminéeVous n'avez plus de place en nos mornes maisons. Gaston Berry,
Cheminées in Chanter quand même
ClartéLa clarté vraie et la meilleure flamme,C'est le rayon qui va de l'âme à l'âme ! Victor Hugo, Un soir que je regardais le ciel
(XXVIII), Livre deuxième L'Âme en fleur in Les
Contemplations.
ClefClé du logis dont le seul nom est radieux !Clé du cellier riche en bouteilles ! Clé du jardin ouvert au grand regard des cieux ! Clés d'armoires rondes et vieilles. Gaston Berry,
Les clés abandonnées in Chanter quand même
CoccinelleELLE me dit : « Quelque chose« Me tourmente. » Et j'aperçus Son cou de neige, et, dessus, Un petit insecte rose. J'aurais dû -- mais, sage ou fou, On eût dit un coquillage ; Sa bouche fraîche était là : « Fils, apprends comme on me nomme », Victor Hugo, La Coccinelle (XV) - Livre premier
Aurore - in Les Contemplations, mai 1830.
CurMon cur s'ébat en odorant la rose Jean Froissard (vers 1337 - vers 1404), Poésies. CordierDans mon allée habite un cordier patriarche,Vieux qui bruyamment tourne sa roue, et marche À reculons, son chanvre autour des reins tordu. Victor Hugo, Lettre (VI), Livre deuxième L'Âme
en fleur in Les Contemplations.
CrépusculeAvec des chatoiements de riche draperie,Serein, le crépuscule à l'horizon descend. Son ultime clarté couronne le versant Et sa pourpre royale à l'or pur se marie. Gaston Berry,
Crépuscule in Chanter quand même
CritiqueIl serait prodigieux qu'un critique devint poète, et il est impossible qu'un poète ne contienne pas un critique. Le lecteur ne sera donc pas étonné que je considère le poète comme le meilleur de tous les critiques.Baudelaire.
CygneSans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes, Le cygne chasse l'ombre avec ses larges palmes, Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil À des neiges d'avril qui croulent au soleil ; Mais ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphyr, Tantôt le long des pins , séjour d'ombre et de paix, Tantôt il pousse au large et loin du bois obscur, Puis quand les bords de l'eau ne se distingue plus, Sully Pruhomme Le Cygne in Les Solitudes
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DDelacroixDelacroix, lac de sang hanté des mauvais anges , Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes, C'est un cri répété par mille sentinelles, Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage Charles Baudelaire Les Phares in Spleen et Idéal in Les Fleurs du mal DiamantLes diamants sans les bellesNe sont plus que des cailloux. Victor Hugo, XI, Livre deuxième L'Âme
en fleur in Les Contemplations.
Digitale D'un gradin d'or, - parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui noircissent comme du bronze au soleil, - je vois la digitale s'ouvrir sur un tapis de filigranes d'argent, d'yeux et de chevelures. Arthur Rimbaud in Illuminations.
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FFabriqueFeuilleLa feuille en tourbillons s'envole par les nues ; Leconte de Lisle, Poèmes barbares, 1862.
FouleLa foule est belle, gaie, vivante. Elle respire en ses millions de vagues, qu'elle régularise elle-même, quand elle est calme. Rien n'est plus beau que son rythme. Elle détient l'ordre instinctif et profond.Elle est le plus large et le plus émotionnant spectacle, si l'enthousiasme lui monte de l'instinct à la pensée. Mais aussitôt qu'une fêlure éclate dans l'unité de son plaisir, sa rage, sa cruauté et sa peur terrifient. Ô les tempêtes de ses colères et de ses paniques ! La foule est une formidable passion. Le juste ? l'injuste ? Elle les prétend créer. Elle a ses lois folles de fougue, de révolte et de rut, comme les autres ont leurs lois froides d'attraction mathématique. Émile Verhaeren, La Foule in Note sur
l'art.
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JJonquille Honneur à vous, fraîches jonquilles,
Corps d'émeraude et cloches d'or ! Du Renouveau coquettes filles, Vous êtes timides encore ! . Gaston Berry,
Jonquilles in Chanter quand même
KKate |
LLapinsLes petits lapins, dans le bois,Folâtrent sur l'herbe arrosée Et, comme nous le vin d'Arbois, Ils boivent la douce rosée. Gris foncé, gris clair, soupe au lait, « Nous sommes les petits lapins, N'ayant pas lu Dostoïewski, Nous sommes les petits lapins. Nous ne cultivons pas le Kant ; Il faut qu'on adore à genoux ; En dépit de Schopenhauer, Et dans la bonne odeur des pins Théodore de Banville, Lapins in Sonnailles
et clochettes, 1891.
LarmeAh ! laissez-les couler, elles me sont bien chères,Ces larmes que soulève un cur blessé ! Ne les essuyez pas, laissez sur mes paupières Ce voile du passé ! Alfred de Musset, Souvenir in Revue de Deux
Mondes, 15 fév.1841.
LivreUn livre ne doit pas avoir besoin d'être complété par une illustration imitatrice.Le peintre et l'écrivain doivent agir ensemble, sans confusion mais parallèlement. Henri Matisse.
LuneVoir Le Florilège
de Le Grimaud, thème La
Lune. La lune prêta son pâle flambeau à cette veillée funèbre. Elle se leva au milieu de la nuit, comme une blanche vestale qui vient pleurer sur le cercueil d’une compagne. Bientôt elle répandit dans les bois ce grand secret de mélancolie qu’elle aime à raconter aux vieux chênes et aux rivages antiques des mers. François René de Chateaubriand in Atala |
MMargueritePar-dessus l'horizon aux collines brunies,Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies, Se penchait sur la terre à l'heure du couchant ; Une humble marguerite, éclose au bord d'un champ, Sur un mur gris, croulant parmi l'avoine folle, Blanche, épanouissait sa candide auréole ; Et la petite fleur, par-dessus le vieux mur, Regardait fixement, dans l'éternel azur, Le grand astre épanchant sa lumière immortelle. « Et moi, j'ai des rayons aussi ! » lui disait-elle. Victor Hugo, Unité (XXV), Livre premier
Aurore in Les Contemplations.
MenhirNous [les menhirs] traversonsLa durée Nous sommes de la durée Pour se voir passer. Guillevic, Motifs, Gallimard-NRF,1987.
Michel-AngeDans ce travail géant que seul il achevaMichel-Ange brûlait du feu de Jéhovah ; Un art surélevé jaillit de sa cervelle ; Le plafond fut peuplé d'une race nouvelle D'êtres majestueux, violents et pensifs. Son génie éclatait, austère et convulsif, Comme celui de Dante ou de Savonarole. Les bouches qu'il ouvrait disaient d'autres paroles, Les yeux qu'il éclairait voyaient d'autres destins. Sous les fronts relevés, dans les torses hautains, Grondait et palpitait sa grande âme profonde ; Il recréait, selon son cur, l'homme et le monde... Émile Verhaeren, Michel-Ange in Les
Rythmes souverains, 1900.
Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules Colères de boxeur, impudences de faune Charles Baudelaire Les Phares in Spleen et
Idéal in Les Fleurs du mal Michel-Ange Certe, il était hanté d'un tragique tourment, José-Maria de Hérédia in Les Trophées MortEt que je te sens froide en te touchant, ô mort,Noir verrou de la porte humaine ! Victor Hugo, Paroles sur la dune (XIII), Livre cinquième En Marche in Les Contemplations
MyosotisLes myosotis Georges Brassens, Le myosotis (enregistré par Sacha Distel)
Rêveur, le myosotis veille ; Gaston Berry
Une Fleur, c'est fort peu de choses in Et si ma joie devenait
vôtre |
OOieVoilà qu'à l'horizon s'élève une clameur ! Elle approche, elle vient : c'est la tribu des oies. Ainsi qu'un trait lancé, toutes le cou tendu, De moment en moment jette son cri perçant. Sully Prudhomme, extrait de Les
Oies sauvages in Des Vers
OreillerCher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,Plein de plume choisie, et blanc ! et fait pour moi ! Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête, Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi ! Marceline Desbordes-Valmore, L'Oreiller d'une petite
fille in Poésies, 1830
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PParadisQuand je vois un couple de gosses Philip Larkin, High Windows in High Windows, 1999, traduction de Le Grimaud PeuplierLes peupliers penchant, pâles, leur profil tristeNimbé de lune, au bord des mares sans remous, Avec un va-et-vient de balancement doux, Font trembler leurs reflets dans les eaux d'améthyste. Émile Verhaeren, Soir religieux in Les
Flamandes, 1883.
PierrotBattant de l'aile avec sa mancheComme un pingouin sur un écueil, Le blanc Pierrot, par une blanche, Passe la tête et cligne l'il. Théophile Gautier Carnaval
in Émaux et Camées
... incessamment amoureux d'une femme, d'un papillon, d'un arbre, de la
Lune enfin.
Anne Delbée, Roman Racine, Le Livre de
poche, 1999.
PianoLe piano que baise une main frêle Paul Verlaine Ariettes oubliées, V in Romances sans paroles PitreLe Pitre Letréteau d'un orchestre emphatique secoue La plâtre de son front et le fard de sa joue Ses boniments de cur et d'âme approuvons-les. Mais ce qu'il sied à tous d'admirer, c'est surtout Paul Verlaine Le Pitre in Jadis et naguére PlaineC'est la plaine, la plaine blême,Interminablement, toujours la même. Émile Verhaeren, Les Plaines in Les
Campagnes hallucinées, 1893.
PoésiePoésie... c'est un art particulier fondé sur le langage.Paul Valéry
(Ce qu'ils ont
dit de la poésie, des pages à visiter, je vous les
recommande). |
Le poète en des jours impies Victor Hugo - Les Rayons et les Ombres I, Fonction du Poète |
RRembrandtRembrandt, triste hôpital tout rempli de
murmures,
RêveDans le doux rêve où s'agiteMa mie endormie encor... -- Vite, vite, Car voici le soleil d'or. Paul Verlaine, II in La bonne Chanson Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse, Charles Baudelaire Les Phares in Spleen et Idéal in Les Fleurs du mal Ici sur les cailloux et là-bas sur la mousse, Rose Harel Découvrez Rose Harel (1826-1885) : Rose Harel, servante-poète par Marie de Besneray.
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SSaint-ValentinCf. A poor Young ShepperdSauleÀ Louise Héger.
Sont-ils crevés et bossués, les yeux Que font les nuds dans son écorce ! Est-il frappé dans sa vigueur et dans sa force ! Est-il misère, est-il ruine, Avec tous les couteaux du vent dans sa poitrine, Et, néanmoins, planté au bord De son fossé d'eau verte et de fleurs d'or, A travers l'ombre et à travers la mort, Au fond du sol, mord-il la vie, encor ! Un soir de foudre et de fracas, Depuis, l'un de ses flancs Matin et soir, même la nuit, Je l'ai vu maigre et nu, pendant l'hiver, Si vous voulez savoir où son sort se décide, Émile Verhaeren, La Guirlande des dunes,
1909.
Furne : peut-être s'agit-il de la ville de Furnes située
en Flandre Occidentale en Belgique.
SauterelleIci gît, Étranger, la verte sauterelleQue durant deux saisons nourrit la jeune Hellé Et dont l'aile vibrant sous le pied dentelé Bruissait dans le pin le cytise ou l'airelle. Elle s'est tue, hélas ! la lyre naturelle, C'est là, Blanche, au milieu d'une touffe de thym, Des larmes d'une enfant sa tombe est arrosée, José-Maria de Heredia, Épigramme funéraire
in Les Trophées, 1894.
SouvenirUn souvenir heureux est peut-être sur terrePlus vrai que le bonheur ; Alfred de Musset, Poésies Nouvelles (1835-1840).
StyleLe style n'est que l'ordre et le mouvement qu'on met dans ses pensées.Buffon Discours sur le style
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VVeniseVenise pour le bal s'habille, Théophile Gautier Carnaval
in Émaux et Camées
VentEt le vent, cette nuit, il en a fait de belles !Ô dégats, ô nids, ô modestes jardinets ! Mon cur et mon sommeil : ô échos des cognées !... Tous ces rameaux avaient encor leur feuilles vertes. Les sous-bois ne sont plus qu'un fumier de feuilles mortes ; Feuilles, folioles, qu'un bon vent vous emporte Vers les étangs par ribambelles, Ou pour le feu du garde-chasse, Ou des sommiers des ambulances Pour les soldats loin de la France. Jules Laforgue, L'Hiver qui vient in Poésies
complètes.
VerlaineSon être est secoué par l'angoisse ou rasséréné par la prière ; il est brûlant toujours, soit de vices, soit de vertus. Flammes rouges ou lueurs blanches le ravagent ou l'illuminent de leurs brûlures ou de leurs clartés. Il est homme profondément, autant qu'il est chrétien. Et c'est cette nature double qu'en grand poète il a exprimée, chantée et immortalisée.Émile Verhaeren, Paul Verlaine.
Verlaine qui va titubant, Chantant et semblable au dieu Pan Aux pieds de laine, Es-tu toujours simple et divin, Ivre de ferveur et de vin, Bon saint Verlaine ? Anna de Noailles, L’Ombre des Jours, 1902.
VieuxLes vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps Jacques Brel in Les Vieux VillonChère ombre de François Villon,Qui, comme un grillon au sillon, Te fis entendre, Que n’ai-je pu presser tes mains, Quand on voulait sur les chemins Te faire pendre ! Anna de Noailles, L’Ombre des Jours, 1902.
VénusEt le zénith s'emplit de lueurs sourdes,Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit. Paul Verlaine, VI - L'Heure du berger, in Poèmes
saturniens - Paysages tristes.
Vin
Charles Cros, Les Quatre Saisons- L'Automne VinciLéonard de Vinci, miroir profond et sombre, Charles Baudelaire Les Phares in Spleen et Idéal in Les Fleurs du mal . |
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